Qu’est-ce qu’une pilule minidosée ?
La pilule minidosée ou pilule œstroprogestative est un contraceptif hormonal composé d’un progestatif de synthèse et d’un œstrogène de synthèse. Le dosage de l’œstrogène synthétique, notamment, l’éthinylestradiol, est inférieur à 5o microgrammes, variant parfois entre 15 et 20 microgrammes. La dose d’œstrogène est, ainsi, réduite par rapport aux pilules classiques. L’effet contraceptif est obtenu avec un faible dosage d’œstrogène. Ainsi, cette pilule minidosée, caractérisée par une simplicité d’utilisation et une grande efficacité, permet de prévenir les grossesses non désirées. Avec cette faible concentration en hormone sexuelle féminine, elle se distingue par une meilleure tolérance, une diminution des risques vasculaires et moins d’effets secondaires.
Description des pilules minidosées
Une pilule minidosée contient deux types d’hormones synthétiques (estrogène et progestérone) à faible dose. Elle renferme deux types d’hormones sexuelles féminines qui sont, par ailleurs, combinées dans un comprimé. Elle est, pour ce faire, appelée pilule œstroprogestative, car, elle contient deux substances chimiques, analogues aux substances qui sont sécrétées par les ovaires, notamment, l’estradiol et la progestérone.
Le type d’œstrogène qui est utilisé est l’éthinylestradiol à faible dose qui possède les mêmes effets que l’œstrogène naturel. C’est un œstrogène de synthèse dérivé de l’œstradiol dont le dosage est inférieur par rapport au dosage des pilules normodosées (qui contiennent 50 µg d’œstrogène, plus un progestatif).
Les progestatifs utilisés et associés à l’éthinylestradiol sont classés en progestatifs de 1ère génération (la noréthistérone, la norgestriénone), 2ème génération (le norgestrel et le lévonorgestrel), 3ème génération (le désogestrel, l’étonogestrel, le gestodène) ou de 4ème génération (la drospirénone, la chlormadinone, le nomégestrol).
En fonction du type de progestatif utilisé, on distingue, ainsi, les pilules minidosées de 3ème et 4ème génération, les plus récentes, qui sont moins dosées que les plus anciennes (les pilules minidosées de 1ère et 2ème génération).
Les pilules minidosées se présentent sous forme de comprimés administrés par voie orale. Chaque comprimé disponible sur une plaquette contient un dosage bien précis d’hormones. Ce dosage peut être le même à l’intérieur de tous les comprimés. Parfois, tous les comprimés n’ont pas le même dosage.
En fonction de la stabilité du dosage ou de la variété de dosage, on distingue les pilules minidosées monophasiques, biphasiques ou triphasiques.
- Les pilules minidosées monophasiques ont une quantité uniforme d’hormones tout au long du mois. En d’autres termes, les doses d’hormones (éthinylestradiol et de progestatif) administrées chaque jour, ne varient pas, durant le cycle. Ainsi, dans chaque comprimé, les doses d’éthinylestradiol et de progestatif sont fixes (dosage hormonal unique).
- Les pilules minidosées biphasiques sont caractérisées par deux dosages. Dans une plaquette, les comprimés qui contiennent une dose d’hormones plus importantes ont la même couleur qui est différente de celle des autres comprimés constitués d’une dose inférieure d’hormones.
- Les pilules minidosées triphasiques se distingue par trois dosages avec trois couleurs de comprimés.
Avec les pilules minidosées biphasiques et triphasiques, il est important de bien respecter l’ordre de prise des comprimés de la plaquette. Les pilules œstroprogestatives sont commercialisées sous plusieurs noms de marques.
Rôle
La pilule minidosée est un moyen contraceptif efficace qui permet de prévenir une grossesse. Elle constitue une méthode contraceptive qui garantit une protection contre une grossesse non désirée. Elle contient des hormones synthétiques qui agissent sur le système hormonal du corps de la femme afin de créer un environnement ou des conditions qui empêchent la survenue d’une grossesse. Cette méthode de contraception hormonale garantit, donc, une protection suffisamment fiable, sous réserves d’une utilisation correcte. En effet, l’efficacité de la pilule minidosée dépend du respect scrupuleux des instructions associées à cette méthode de contraception hormonale.
Ainsi, les pilules minidosées sont efficaces à 99 % en matière de prévention de la prévention lorsqu’elles sont utilisées de façon rigoureuse et sans oubli. Elles sont ainsi bien indiquées pour les femmes en quête d’un moyen de contraception fiable qui s’avère, par ailleurs réversible dès son arrêt, puisque la femme retrouve son cycle normal.
Mode d’action
Il est important de comprendre certains processus physiologiques chez la femme pour mieux appréhender le mode d’action des pilules œstroprogestatives. Les trompes de Fallope, l’utérus et les ovaires sont des organes génitaux internes de la femme. Les trompes de Fallope, au nombre de deux, relient les ovaires (une paire de glande) à l’utérus (l’organe de gestation). Dans le cadre du processus de la grossesse, l’un des ovaires libère un ovule dans la trompe de Fallope. La libération de cet ovule, environ chaque mois, correspond à l’ovulation. (Les ovaires produisent en plus de l’ovule, des hormones sexuelles, l’œstrogène et la progestérone). Ensuite, l’ovule libéré se dirige vers l’utérus dont la cavité est tapissée par l’endomètre. Au cours de l’ovulation, lorsqu’il n’y a pas de spermatozoïdes, l’ovule qui est dans la trompe de Fallope, est évacué de l’organisme de la femme pendant les menstrues.
Lorsque l’ovule descend dans la trompe, il peut rencontrer un spermatozoïde si la femme a eu des rapports sexuels au cours desquels l’homme éjacule et libère des millions de spermatozoïdes. Ces gamètes mâles migrent rapidement et atteindre la trompe de Fallope. Un seul spermatozoïde se joindre à l’ovule, c’est la fécondation. L’ovule fécondé descend de la trompe de Fallope et vient s’implanter dans la paroi de l’utérus, c’est le début de la grossesse. C’est à l’intérieur de l’utérus que le fœtus se développe.
Les pilules minidosées empêchent la survenue d’une grossesse à travers trois mécanismes contraceptifs.
- Premièrement, elles bloquent l’ovulation. Ainsi, les ovaires ne produisent plus d’ovules chaque mois. L’action des hormones (éthinylestradiol et de progestatif) empêche l’ovaire de libérer un ovule tous les mois.
- Deuxièmement, les hormones modifient la paroi interne de l’utérus et rendent difficile l’implantation de l’ovule fécondé. Elles rendent l’endomètre inapte à recevoir un ovule fécondé et empêchent la nidation (le processus au cours duquel l’ovule fécondé s’accroche à la paroi de l’utérus).
- Troisièmement, la pilule minidosée provoque une modification de la glaire cervicale qui est produite par le col de l’utérus. Elle induit, ainsi, un épaississement de la glaire cervicale qui devient imperméable aux spermatozoïdes. Le déplacement des spermatozoïdes devient alors plus difficile. Ainsi, ils ne parviennent pas à affranchir le col de l’utérus et à atteindre l’ovule en vue le féconder.
Avantages
La minipilule minidosée se présente sous forme de comprimé facile à prendre par voie orale. C’est une méthode contraceptive particulièrement efficace pour la prévention de la grossesse quand le mode d’emploi est bien respecté. Réversible, elle est souvent bien tolérée et n’interfère pas avec les relations sexuelles.
Au niveau des règles qui sont déclenchées lors de l’arrêt de la prise des hormones, elle les rend moins abondantes, moins longues et moins douloureuses, tout en réduisant les crampes. Ainsi, elle régularise le cycle menstruel. Aussi, les pilules œstroprogestatives réduisent les dysménorrhées et le risque de cancer de l’endomètre. Notez qu’à l’instar des autres types de pilules contraceptives, vous pouvez achetez votre pilule minidosée sans prescription médicale préalable, cette dernière pouvant être obtenue en ligne auprès d’une pharmacie agréée.
Mode d’emploi
Lorsque la pilule minidosée se présente sous forme d’une plaquette contenant 21 comprimés, le mode d’emploi consiste à prendre un comprimé par jour, à la même heure pendant 21 jours, soit 3 semaines et aucun comprimé durant la quatrième semaine. Il y a donc une interruption de 7 jours (à ce moment là, les règles surviennent) avant d’entamer la deuxième plaquette.
Pour la plaquette de 28 comprimés, la posologie consiste à prendre un comprimé par jour pendant 28 jours sans observer une période d’arrêt avant d’entamer la deuxième plaquette. Il n’y a pas de temps d’arrêt entre les plaquettes. La plaquette de 28 comprimés est constituée de 21 comprimés actifs et 7 comprimés inactifs ou neutres. Il existe des plaquettes contenant 28 comprimés, avec 24 comprimés actifs et 4 neutres. Les comprimés doivent être absorbés dans l’ordre indiqué sur la plaquette.
Qu’il s’agisse de la plaquette de 21 ou de 28 comprimés, pour une première utilisation (première contraception orale ou une reprise d’une contraception interrompue momentanément), le premier comprimé doit être absorbé le premier jour du cycle ovarien qui correspond au premier jour des règles.
Contre- indications
La pilule minidosée ou œstroprogestative est contre-indiquée en cas d’accident vasculaire cérébral (AVC), de crise cardiaque, de coronaropathie, de jaunisse (coloration jaune des yeux ou de la peau), de maladie du foie, de tumeur du foie, de cirrhose grave, d’insuffisance rénale, d’insuffisance hépatique. Les femmes affectées par des saignements vaginaux inexpliqués, des tumeurs malignes du sein ou de l’utérus, des migraines accompagnées de symptômes neurologiques, ne doivent pas absorber des pilules œstroprogestatives.
Aussi, les accidents ou les antécédents de thromboemboliques artériels ou veineux, de cancer du sein ou des organes génitaux, constituent des contre-indications à la prise de la pilules minidosée. Les femmes fumeuses âgées de plus de 35 ans, celles qui sont enceintes ou qui soupçonnent un état de grossesse ainsi celles qui allaitent durant les six premières semaines après l’accouchement, ne doivent pas avoir recours aux pilules œstroprogestatives.
Effets secondaires
Chaque femme réagit différemment aux méthodes contraceptives hormonales avec un temps d’adaptation plus ou moins long au cours duquel des inconvénients liés aux pilules minidosées sont susceptibles de se manifester. Ces pilules peuvent provoquer, couramment, des saignements intermenstruels, des règles irrégulières ou une absence de règles (aménorrhée). Il est, donc, possible d’observer une irrégularité ou une perturbation des premiers cycles.
Ces pilules peuvent, également, accroître les maux de tête, les tensions mammaires, les vertiges, le risque de formation de caillots de sang, d’accidents thromboemboliques veineux (embolie pulmonaire, phlébite), d’accidents vasculaires artériels (en particulier AVC et infarctus du myocarde). Des modifications cutanées (acné, séborrhée), des nausées, une irritabilité, des troubles de l’humeur et de la libido sont des effets secondaires qui peuvent se manifester chez certaines femmes. Ces effets indésirables disparaissent généralement après quelques cycles, mais lorsqu’ils sont persistants, une consultation médicale s’avère nécessaire.